Faire, faire bien et faire simple

Ne pas oublier la seule chose qui nous permet de progresser: faire.

Régulièrement, je me souviens du fait que seul le fait de faire me permet de me sentir apaisé avec l'idée que je suis d'abord un parasite. Oui, nous humains, nous avons essentiellement parasité la Nature qui nous a donné vie.

Ici nous n'avons pas peur des polémiques. En fait, nous en avons rien à faire. Alors, prenons un sujet intéressant et à la mode, un sujet de polémiques à la mode. Les éoliennes.

Il y a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, ceux qui n'ont pas d'opinion, ceux qui vivent à côté, ceux qui essayent de l'éviter, ceux qui en ont conçu une haine tenace et ceux qui les prennent pour la panacée.

Je fais partie de ceux qui vivent à 500m d'une éolienne de 100m de haut. J'en entends le bruit jusque dans la maison. Parfois c'est supportable, parfois c'est juste emmerdant. Je ne la trouve pas moche, ni elle ni celle à 750m, ou encore celle à 1km. Je ne peux franchement pas dire qu'elles gâches le paysage, mais je peux dire que j'ai vu des hêtres centenaire de ma forêt abattus pour construire la plus proche.

Je peux tourner le problème dans tous les sens, je me rends compte que ce qui me dérange le plus ce n'est pas la présence de ces monstres blancs, monstres plutôt gentils lorsqu'on a l'idée de les regarder à travers les yeux d'un gamin (mon fils en est fasciné). Ce qui me met hors de moi, c'est de penser que tout cela est fait pour qu'un débile puisse jouer à sa partie de Fornite affalé dans son canapé.

On va me dire, parce qu'il y a toujours quelqu'un pour dire n'importe quoi, qu'il n'est pas plus utile de fabriquer une bricole de ses mains que de s'éclater les yeux et se zombifier le cerveau devant un jeu vidéo. Question de point de vue qui me mettra dans le camp des boomers aux yeux de tous ceux qui ont perdu tout contact avec la matière. Pour ma part, je préfère accorder du sens au fait d'être actif et faire honneur à la chance d'être, que d'être passif et passer sa vie à en vivre une autre, virtuelle.

Pour ceux qui s’empresseraient de relever une apparente erreur, oui, jouer à un jeu vidéo c'est être passif. Même un jeu comme les échecs devient une perte de temps quand nous sommes confrontés à une machine froide, sans aucun sentiment, sans aucun vécu. Nous devenons nous-mêmes un simple automate, sans même revenir au moins à notre état premier, celui d'animal. Cela va au-delà de l'argumentaire logique: c'est une histoire de ressenti. Ce n'est pas seulement le mien, mais c'est aussi le regard vide d'un joueur accro. L'avez-vous déjà aperçu ? Et avez-vous aperçu le regard brillant de l'ébéniste lorsqu'en contact avec la matière, il lui parle ?